- banderille
-
banderille [ bɑ̃drij ] n. f.• 1782; banderilla 1840; mot esp., de bandera « bannière »♦ Chacun des deux dards ornés de bandes multicolores que les toreros plantent dans le garrot du taureau pendant la corrida. Pose des banderilles. « Le taureau mal habitué encore au déchirement lacérant des banderilles qui battaient son épaule » (Peyré).
● banderille nom féminin (espagnol banderilla) Bâtonnet de bois terminé par un harpon, que les toreros plantent par paires sur le garrot du taureau. ● banderille (expressions) nom féminin (espagnol banderilla) Planter des banderilles, effectuer de brèves attaques verbales contre quelqu'un.⇒BANDERILLE, subst. fém.TAUROM. Dard orné de bandes de papier ou de rubans multicolores que les banderilleros plantent sur le cou du taureau pour l'affaiblir. ... les émoustillements rageurs d'un taureau sous les banderilles (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1887, p. 705).SYNT. Planter, poser les banderilles; agacer, harceler le taureau avec des banderilles; le jeu, le placement des banderilles.— P. compar. :• 1. Irène avait déjà confisqué le roman et me plantait plaisamment des banderilles avec son ombrelle.GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, p. 71.— Au fig. :• 2. Comme elle le connaît bien. Avec quelle adresse elle a planté la banderille! Comme elle a su attendre patiemment l'occasion de l'humilier une fois, une fois pour toutes — une fois pour toutes et qu'on n'en parle plus! ...BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, p. 906.PRONONC. :[
]. BARBEAU-RODHE 1930 note une durée mi-longue pour la 1re syll. du mot et transcrit la finale -i:j avec une durée longue. KAMM. 1964, p. 163, précise que ,,les groupes [an] et [am], placés dans les conditions voulues, sont également nasalisés dans les mots étrangers francisés depuis longtemps : dandy, performance, handicap, dilettante, banderilles, warrant``.ÉTYMOL. ET HIST. — 1782 banderille « dard orné de bandes multicolores qu'on plante dans le cou du taureau pendant la corrida » (J.-F. PEYRON, Nouv. voyage en Espagne fait en 1777 et 1778, Londres et Paris, 1782, t. 1, p. 262 dans G. VON PROSCHWITZ, St neophilol., t. 36, p. 318 : Cette cérémonie achevée, on voit entrer les piqueurs, à cheval, qui ne sont jamais plus de trois, les Matadors, les Taureadors, les Banderillos ou ceux qui coëffent le taureau avec des banderilles, ce qui forme une troupe de dix à douze combattants).Empr. à l'esp. banderilla, attesté dep. 1607 au sens de « petite bannière » (C. OUDIN, Tesoro de las dos lenguas francesa y española d'apr. GILI t. 1), dimin. de bandera « bannière », dér. de banda au sens étymol. de « étendard, bannière », v. bande2.STAT. — Fréq. abs. littér. :30.banderille [bɑ̃dʀij] n. f.ÉTYM. 1782; mot esp., dimin. de bandera « bannière ».❖♦ Dard orné de bandes multicolores que les toreros (soit les banderilleros, soit le matador lui-même) plantent dans le garrot du taureau, pendant la corrida. || Planter, poser des banderilles (on rencontre parfois le v. banderiller). || Exciter le taureau avec des banderilles.1 Le taureau (…) mal habitué encore au déchirement lacérant des banderilles qui battaient son épaule (…) cherchait l'ennemi qui le faisait souffrir.Joseph Peyré, Sang et Lumières, p. 289.♦ Par métaphore ou fig. || Planter des banderilles : effectuer des attaques brèves (contre qqn, une institution).2 Cette banderille, encore qu'hypothétique, plantée dans son dos, Martial vit rouge.Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 93.❖DÉR. (De l'esp.) Banderillero.
Encyclopédie Universelle. 2012.